L’AILLEURS DE L’AUTRE

Musiques vocales de Laponie, du Burkina Faso, du Cameroun, de Centrafrique, de Madagascar,
de Mongolie, du Tibet, d’Inde du sud, des Îles Salomon…

LES CRIS DE PARIS

Geoffroy JOURDAIN direction

samedi 02 septembre | La Boussole – Saint-Dié des Vosges | .h.

EN QUELQUES MOTS

Loin des salles de spectacle, il existe encore des sociétés où le chant demeure l’affaire de tous et en toutes circonstances. Il existe encore des contextes dans lesquels, lié à un rite d’initiation, à un cérémonial de guérison, aux labours et aux moissons, tandis qu’on pile le mil, qu’on revient de la chasse, qu’on célèbre la levée d’un deuil, qu’on accueille une naissance, le chant est fondamental.Dans l’Ailleurs de l’autre, quatre chanteuses tentent de reproduire fidèlement des enregistrements collectés par des ethnomusicologues tout au long du XXe siècle, sans jamais avoir recours à la notation solfégique occidentale, dans une démarche qui assume le principe de l’imitation et ses conséquences, la transformation inévitable qui en découle, la réinterprétation.

De représentations en projets de médiation, de collectes, de créations, cette recherche sur les musiques vocales de traditions orales a été menée par quatre chanteuses « lyriques » des Cris de Paris, confrontées à l’apprentissage de musiques non écrites, et non-occidentales.

En 2022, Geoffroy Jourdain a proposé à Thomas Guillaud-Bataille, réalisateur sonore, de l’accompagner dans la conception d’une nouvelle forme, basée sur une alternance entre performance musicale et discours ethnomusicologique donné à entendre via la diffusion d’extraits d’entretiens avec l’ethnomusicologue Gilles Léothaud.

Le cliché photographique date de 1916. Il a été réalisé à Washington, au Smithsonian Institute.Sur une caisse en bois d’environ 60 cm de hauteur, on a disposé le dernier cri des appareils enregistreurs : un phonographe de la compagnie Edison. L’engin fonctionne sans électricité. Une manivelle permet la rotation d’un cylindre de cire sur lequel une aiguille vient graver le son.Derrière le phonographe se tient une femme, portant une chemise blanche immaculée, avec une sorte de gros nœud papillon noir au niveau du col. Il s’agit de Frances Densmore, l’une des pionnières de l’ethnomusicologie. À droite, assis face au pavillon conique, Mountain Chief, de la tribu des Blackfeet du Montana, est habillé en costume traditionnel, une coiffe de plumes sur la tête. Son arc et ses flèches sont posés à ses pieds.La légende originelle de cette image était : «Mountain Chief, Indien Piegan, enregistré par l’ethnologue Frances Densmore». Mais l’équipe de l’American Folklife Center a finalement réussi à déterminer que l’appareil, tel qu’il apparaît sur la photographie, est en mode lecture et non en mode enregistrement. Ce qui signifie que Mountain Chief et Frances Densmore sont en fait en train d’écouter un chant préalablement enregistré. La main droite de Mountain Chief est levée d’une manière assez particulière. Il s’agit d’un geste appartenant à la langue des signes des Indiens des Plaines à laquelle il a recours pour traduire les paroles du chant.L’enregistrement sonore correspondant à cette photographie demeure introuvable à ce jour.

Mountain Chief, chief of Montana Blackfeet, in native dress with bow, arrows, and lance, listening to song being played on phonograph and interpreting it in sign language to Frances Densmore, ethnologist. March 1916, by Harris & Ewing, Smithsonian National Anthropological Archives.© Library of Congress, Prints & Photographs Division, photograph by Harris & Ewing, LC-DIG-hec-06467

> PROGRAMME

BIOGRAPHIES

Avec Anaël Ben Soussan,
Marie Picaut,
Pauline Leroy
Michiko Takahashi
Conception musicale Geoffroy Jourdain
Conception dramaturgique Thomas Guillaud-Bataille d’après des entretiens avec Gilles Léothaud, musicologue
Conseillère artistique Marie Picaut